Galaxies numéro 10/52 nouvelle série

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Galaxies Nouvelle Série n°10/52

 

Période : automne 2010
ISSN : 1270-2382
Format : 13,5 x 21
Pages : 192
Prix : 11€

 

 

 

 

 

Ce Galaxies numéro 10 nous fait découvrir l’écrivain britannique Paul J. McAuley, outre une nouvelle et un article de cet auteur on peut aussi lire une interview et un article d’Hugo van Gaert, ainsi qu’une bibliographie. Au sommaire également des nouvelles de Mike Resnick, Frédéric Chaubert, Philippe Guillaut et Aliette de Bodard. Parmi les articles, cette fois-ci Laurent Queyssi analyse la photographie de Marathon de Cliff Simak. Alain Ethuin nous parle du « bouquineur », Denis Labbé de l’auteur américain Don DeLillo et en introduction Hugo van Gaert revient sur les différents « numéro 10 » des Galaxies successives.

Voyages avec mes chats de Mike Resnick relate l’histoire d’Ethan, un garçon de dix ans, qui découvre un livre rare, en édition limitée, de Miss Priscilla Wallace intitulé Mes voyages avec mes chats, lors d’un vide-grenier. Un livre qu’il dévore, contre toute attente, en une nuit… récit dans lequel il découvre la beauté du monde à travers les yeux de Miss Priscilla. Des années plus tard, Ethan est un homme seul, sans but réel dans l’existence et qui s’ennuie à son boulot. Un soir, il fait une rencontre surprenante.
Ce fut un vrai plaisir de lire ce texte, beau, émouvant, poétique et mystérieux… qui mérite son prix Hugo 2005 de la nouvelle.

État des lieux de Philippe Guillaut est une nouvelle assez lente d’un couple qui revient dans son ancienne maison qu’ils ont quittée précipitamment à la suite des recommandations du gouvernement pour fuir un terrible danger. Évidemment des gens l’occupent et on assiste à la visite des lieux en question, des états émotionnels des personnages, à l’ennui et au malaise qui en découle.
Je n’ai pas apprécié cette nouvelle. J’y ai vu un texte assez ennuyeux qui plaira sûrement aux amateurs de littératures blanches et psychologiques, mais qui ne m’a pas du tout convaincu. En comparaison du texte de Resnick on est très loin de ce que la littérature imaginaire est capable de produire, même en jouant sur un contexte qui se veut réaliste, en terme de poésie et d’enchantement.

L’ultime prédateur de Frédéric Chaubert est une nouvelle « jeu vidéo », on vit les aventures de divers personnages dans un monde virtuel (ou réel, je ne sais plus trop ; l’ensemble est très confus et mêle trop de personnages pour un texte court). Je n’ai pas non plus été emballé par cette nouvelle.

Chute d’un papillon au point du jour Aliette de Bodard est une uchronie qui met en scène un magistrat (une enquêtrice, en fait) chargée de découvrir le meurtrier d’une artiste qui crée des hologrammes. Le contexte : la Chine ayant colonisé l’Amérique précolombienne avant les Espagnols, Grand-Mexica fait partie de l’empire du Milieu. De nos jours, à Fenliu, Hue Ma elle-même originaire de Mexica mène l’enquête pour découvrir qui a tué Papalotl. Ses premiers soupçons se portent sur l’amant de cette dernière.
Le contexte est original, l’ensemble assez bien écrit, mais l’enquête en elle-même n’est pas spécialement palpitante ; l’héroïne est particulièrement désenchantée et mal dans sa peau. Cela dit, je n’ai pas eu l’impression que c’était important pour l’auteur qui s’attarde surtout à mettre en place un univers. Est-ce une nouvelle indépendante ou fait-elle partie d’un cycle ? Je ne sais…

L’article Imaginaire autour de la planète rouge de McAuley recense quelques ouvrages, chansons et films en rapport avec Mars comme la guerre des mondes de Wells, la princesse de Mars de E. Rice Burroughs, Sur deux planètes de Kurd Lasswitz, Chroniques Martiennes de Bradbury, les films Red Planet et Totall Recall, la chanson Rocket Man de Elton John et surtout la trilogie martienne de Kim Stanley Robinson. Un tour d’horizon un peu rapide, mais assez intéressant qui montre l’importance et le lien entre connaissances scientifiques et imaginaire artistique relatif à Mars.
La nouvelle de McAuley Récif s’inscrit dans le cadre de la guerre tranquille (son nouveau cycle de SF qui vient de paraître chez Bragelonne). Cette histoire narre une aventure de Margaret Anderson Wu aux confins du système solaire dans la ceinture de Kuiper. Cette scientifique est chargée d’étudier les vacuophytes, des sortes de longues algues rouges capables de vivre dans le vide de l’espace. Sur la couverture dessinée par Caza (qui illustre la nouvelle Récif) on peut en voir quelques-uns. Bon, je ne vais pas raconter ce qui se passe, mais évidemment il va y avoir des conflits entre les scientifiques, les dirigeants, et s’il faut ou non poursuivre cette mission, peut-être même détruire les vacuophytes, en question !
Un texte intéressant de hard fiction, plutôt bien écrit qui donne envie de découvrir cette nouvelle saga.

Ce numéro 10 de Galaxies, bien qu’inégal, réserve une belle surprise avec la nouvelle de Resnick et l’intéressant dossier consacré à Paul J. McAuley. La nouvelle de Bodard introduit à une uchronie prometteuse, et l’analyse de la nouvelle de Simak m’a paru assez juste et souvent pertinente, même si je ne la partage pas complètement. Ensuite, c’est évidemment affaire de goût, mais les textes de Chaubet et Guillaut ne m’ont pas convaincu. L’article de Labbé m’a permis de découvrir l’auteur Don DeLillo et j’ai trouvé les clins d’œil aux autres numéros 10 plutôt sympas. Dans l’ensemble, donc, un Galaxies dont je conseille la lecture…

Cyril Carau

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