AOC Millésime

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AOC Millésime
Anthologie de 15 nouvelles
Parution 2009

Editeur: Présence d’Esprit
252 pages
Prix: 15 euros
ISBN: 2-9518997-2-6

AOC Millésime est une compilation de textes parus dans le fanzine athématique « Aventures Oniriques et Compagnie » (plus connu sous le nom d’AOC) du club Présence d’Esprit, avec en bonus deux nouvelles offertes par Francis Berthelot et Xavier Mauméjean, qui ne sont plus à présenter.
Du point de vue général cette anthologie offre des textes de bonne facture et de qualité, quoique l’intérêt s’avère inégal d’une nouvelle à l’autre. A vrai dire, s’il fallait poser un diagnostic médical sur cet ouvrage je dirai qu’il souffre d’un côté ‘bon élève’, la faute à des thèmes trop classiques et à un manque de folie global. En effet, s’ils sont tous bien écrits, peu de textes parviennent à se distinguer ou à apporter quelque chose de nouveau aux sujets abordés, or ce manque est justement la faiblesse du recueil.
Rien de vraiment nouveau sous le soleil donc avec cet AOC Millésime, cependant les amateurs de belles plumes devraient quand même trouver là leur bonheur.

Mais attardons nous donc un instant sur chaque texte.

L’Ogre, le Chat et les Mathématiques de Jo Belley. L’histoire est sympathique, le mythe de l’ogre se trouve ici revisité de manière agréable. Le côté conte fera plaisir aux grands enfants et aux plus petits. Un bon choix pour introduire l’anthologie.

La métamorphose des Mégaston d’Evelyne Beuzit. Un texte amusant au bon pitch de départ, inspiré d’une série culte que vous reconnaitrez entre mille !

Cette bonne vieille Terre de Willy AmShani. Le texte est assez (voire trop) classique quant à son traitement du thème, à savoir la fin du monde. Malgré que l’histoire soit bien menée, la chute est trop prévisible, et le manque de surprise gâche le plaisir de lecture.

Les Petites Voyageuses de Jean Effer. Probablement l’une des nouvelles que j’ai le moins apprécié au final. A trop vouloir asseoir le côté scientifique l’auteur noie le lecteur néophyte dans les termes techniques, et celui qui a l’habitude de la problématique du voyage dans le temps verra venir la chute de loin sans peine. Dommage, l’idée de départ avait du potentiel…

Nourriture Spirituelle de Olivier Bourdy. Où quand de nouvelles méthodes d’enseignement tournent à l’aigre… Un bon texte à niveaux de lecture multiples et où la réflexion se déploie toute en subtilité.

Comme un agneau de Karim Berrouka. Un texte très réussi qui fait froid dans le dos. Bien que le thème du conditionnement mental ait déjà été adapté de nombreuses fois, le style de Karim Berrouka fait mouche pour décrire l’horreur pouvant en résulter.

Je rêvais des fays de Yohan Vasse. Entre onirisme et uchronie, cette nouvelle m’a laissé dubitatif, la faute à une certaine confusion globale. Sans la qualité d’écriture qui le porte, le texte aurait du mal à tenir la route.

Chamane de Kervenou. Où quand la question de l’identité sociale, sexuelle et choix personnels sont imbriqués dans un cadre tribal. L’ensemble s’avère bien mené, quoique trainant un peu en longueur.

Peur au ventre de Willy AmShani. Un bon texte de fantasy, sans plus.

La Musique des Sphères d’Olivier Rouy. Idem que précédemment, version SF.

Quand est mort le poète de Camille Ocoy. Appel à l’insurrection et à l’exaltation de la lutte contre les systèmes oppressifs, ce texte ne déchainera pas forcément les passions, la faute à trop de lieux communs.

Death Doll Blues de Sébastien Juillard. Assurément mon coup de cœur de l’anthologie ! L’auteur parvient à dresser un tableau saisissant à la fois des personnages et du cadre dans lequel ils évoluent grâce à un style tout en finesse et subtilité, sans oublier de nous offrir l’un des scénarios les plus inattendus de l’anthologie. Du grand art, tout simplement.

Brad 2051 de Vanessa du Frat. Clones et identité, combinaison inépuisable d’inspiration semble-t-il ! Sur ce canevas des plus classiques, la nouvelle souffre d’un certain manque d’originalité malgré la plume agréable et sensible de l’auteur.

Mata Napari de Francis Berthelot. Il y a dans ce texte revisitant l’histoire de Mata Hari une intensité flamboyante, à l’image des protagonistes qui au milieu du strass et des bijoux vivent au rythme d’une passion dissimulée aux yeux du monde. Ceux qui veulent vibrer à l’évocation de Mata Hari seront comblés.

Raven K. de Xavier Mauméjean. Uchronie grinçante sur la seconde guerre mondiale où les créatures féériques se retrouvent déportées à l’instar des juifs et tziganes, l’auteur nous restitue ici l’horreur des camps à travers les yeux des personnages de contes pour enfants. Un texte touchant qui clôt avec brio l’anthologie.

 

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Publié dans Science-Fiction | Permalien |

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