Quinzinzinzili n°9

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Quinzinzinzili n°9
la Société des amis de Régis Messac

Ma factrice, qui n’entend pas troquer son vélo contre un scooter, a déposé dans ma boite aux lettres la dernière livraison de la Société des amis de Régis Messac, Quinzinzinzili n°9. J’ai déjà eu l’occasion sur OutreMonde de dire toute l’admiration que je ressentais pour cet écrivain que je considère comme étant l’un des plus marquants de l’entre deux guerres en France !

Une poignée de passionnés s’est groupée autour du petit fils de Messac, Olivier, pour promouvoir cette œuvre injustement méconnue. On pourrait penser que le bulletin issu de cette association serait intégralement consacré à l’écrivain, au risque de paraître partisan et d’éloigner, plutôt que d’en rapprocher, un public peu au fait de la qualité des œuvres de cet auteur. Disons-le tout de suite, certes, l’ombre de Régis Messac plane sur ces pages, mais Quinzinzinzili s’ouvre à bien des domaines connexes qui éclairent cette fantastique période de l’imaginaire qui court dans notre beau pays jusqu’à la funeste année 1940. Le n°8 de Quinzinzinzili traitait brillamment de Jacques Spitz (l’auteur de La guerre des mouches) et le dernier rappelle à nos mémoires l’œuvre  de Raymond de Rienzi, dont pour ma part j’ignorai l’existence, et qui livra neuf livres entre 1908 et 1939, dont Les Formiciens, réédité chez Oswald en 1984, et repéré par Messac de son vivant. (Ce livre faillit emporter le Goncourt 1932 au détriment de Voyage au bout de la nuit de Céline.)

C’est là tout l’intérêt de cette revue que de faire œuvre de mémoire et de restituer une image du paysage culturel d’alors. Et cette ambition ne se limite pas à la littérature, mais concerne aussi les arts ! L’article sur Emile Fradin et la découverte en 1924, du trésor de Glozel, ainsi que l’explication de la controverse qui s’ensuivit vaut le détour. Il illustre à merveille la suffisance de certains scientifiques, imbus de leurs titres, et qui nient l’évidence. Pour ceux qui l’ignorent, Emile Fradin et son grand-père mirent au jour dans leur campagne profonde une collection d’objets préhistoriques, dont des tablettes de terre cuite comportant des signes cunéiformes qui font irrésistiblement penser à une écriture. Régis Messac les considéra avec sérieux et, plutôt que d’aboyer avec les loups sur l’hypothétique authenticité des pièces, en conclut que seules les analyses physiques ou chimiques la détermineraient, anticipant ainsi la méthode du carbone 14 apparue ultérieurement.

Ce travail de mémoire et d’analyse se double de surcroit d’un programme de réédition de l’oeuvre de Messac, à travers les Editions ex nihilo.

Voici donc un travail courageux, que chacun peut soutenir en adhérant à la Société des Amis de Régis Messac, 71 rue de Tolbiac, Paris 13ème. (Site : www.regis-messac.fr  adresse mail : amis@regis-messac.fr)

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