Le Festival de la couille et autres histoires vraies – Chuck Palahniuk

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Le Festival de la couille et autres histoires vraies

Auteur: Chuck Palahniuk
Traduction de Bernard Blanc
Folio n°4978, 2009 (2005 pour la version originale)
360 pages
Prix : 6.60 euros
ISBN: 978-2070320516

Dans une petite ville de la cambrousse américaine se tient une improbable orgie en forme de festival pornographique. Un autre village a gagné sa notoriété en organisant des combats de moissonneuse-batteuses. Un escort-boy accompagne des malades en phase terminale. Lors d’une interview, Marilyn Manson se tire lui même les cartes. Ce ne sont pas moins de 23 courts textes que regroupent ce recueil, des histoires qui, selon l’auteur, sont toutes authentiques.

Comme le dit fort bien Eli Wallach (alias Tuco dans « Le Bon, la Brute et le Truand »), le monde se divise en deux parties : ceux qui aiment Chuck Palahniuk et les autres. Étant un membre zélé (et parfois même zélote) du premier groupe, je ne peux que a) condamner la seconde population a recevoir une petite visite de Tyler Durden (le personnage joué par Brad Pitt dans Fight Club) et b) vous faire une petite critique qui vous donnera envie de lire ce livre et d’autres de cet auteur trop peu connu.
J’annonce donc la couleur : ceci n’est pas une critique objective, vous voilà prévenu (et si ça ne vous plait pas, il y a une rediffusion de « Joséphine Ange Gardien » à la TV, non mais…). Chuck Palahniuk est principalement connu pour un livre qui fut ensuite adapté à l’écran par David Fincher : Fight Club. Il est difficile de classer cet auteur dans un genre. Parfois il joue dans la littérature blanche (comme le présent recueil de nouvelles), dans le polar (Monstres Invisibles), dans le fantastique barré (Berceuse, Peste), ou dans le glauque à l’état pur (À l’estomac, Survivant). Il y a une constante dans ses livres : ses personnages sont toujours à la dérive, désespérément seuls et on assiste à leur lente et inexorable chute. De même que « A l’estomac » (qui est une compilation de nouvelles maquillée en roman) ce livre est un florilège de textes. Pourtant, il diffère profondément de la production habituelle de Palahniuk par son ton plus positif. On y trouve trois parties. La première, « Ensemble », est composée d’articles très journalistiques décrivant des situations étranges et excessives comme ce « Festival de la Couille » qui donne son titre au livre (Note de Moi-même : je ne vous raconte pas la tête de la vendeuse quand je lui ai demandé s’il avait ce livre en stock… J’en rigole encore). La seconde, « Portraits », regroupe une série de portraits (bon… OK, on s’en doutait un peu) encore très journalistiques. Les sujets en sont des personnalités connues (comme Marilyn Manson) ou de parfaits quiddam ayant eu une vie extraordinaire. La dernière enfin, « Seul », permet à Palahniuk de se mettre lui même en scène pour quelques textes, un peu à la façon de Brett Elis dans Lunar Park. La tonalité emprunte d’ailleurs beaucoup à ce dernier (et Palahniuk le revendique) et on découvre ainsi l’état d’esprit de l’auteur quand le succès de Fight Club et son adaptation ciné lui sont tombés dessus.
En bref : un excellent recueil qui vous permettra de découvrir Chuck Palahniuk et de le voir dans un registre un peu différent, plus intimiste, plus factuel et bien moins sombre qu’à l’accoutumée. À lire de toute urgence (je vous avais prévu que je ne serai pas objectif, ne venez pas vous plaindre).

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