Quinzinzinzili n°10

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Quinzinzinzili n° 10
la Société des amis de Régis Messac

La dernière livraison de cette belle revue, centrée sur l’univers de Régis Messac mais aussi sur les œuvres et l’art qui lui furent contemporains, poursuit sur la lancée des numéros précédents, se posant de plus en plus comme un périodique spécialisé dans cette fantastique période qui couvre l’entre deux guerres en France. (En vérité l’âge d’or du genre dans notre pays.)

Ce numéro 10 jette sa pierre dans la mare de l’année de la Russie en France à travers des dossiers particulièrement érudits, en particulier celui consacré à Panaït Istrati, observateur lucide et sans concession de l’Union Soviétique sous Staline. Curieux personnage que cet homme venu tardivement à la littérature, salué par Kessel et remarqué par Messac, à la fois révolté et soumis. C’est tout le mérite d’une revue comme Quinzinzinzili de tirer un tel auteur des griffes de l’oubli. Il faut souhaiter que les rééditions offertes chez Phebus dans la collection Libretto rencontrent ainsi, grâce à cette mise en lumière, un nouveau succès.

Cette année de la Russie est aussi l’occasion d’exhumer des articles de Régis Messac, qui s’adonnait à la critique littéraire. Il y passe en revue avec une terrible lucidité l’ouvrage de Panaït Istrati La Russie nue et ne dédaigne pas de croiser le fer avec ses détracteurs communistes. Bel article également que celui consacré à l’ouvrage de Maxime Gorki Eux et Nous, et les questions posées sur la liberté sont toujours – même dans un contexte différent – d’actualité. Cette revue se conclut par une étude autour du livre de Messac Le miroir flexible et le concept d’intelligence artificielle qu’il y développa alors, bien avant d’autres.

Voilà donc, dans le paysage de la littérature imaginaire en France une initiative qui continue à faire son petit bonhomme de chemin pour notre plus grand plaisir.

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