Punk’s Not Dead – Anthelme Hauchecorne

[rating=5]

punk_anthelmePunk’s Not Dead

Auteur : Anthelme Hauchecorne
Éditeur : Midgard
Nombre de pages : 466 pages
Prix : 16€50
ISBN : 978-2-36599-046-2
Date de parution : octobre 2013

Il y a des écrivains qui savent peupler vos soirées d’histoires qui prennent aux tripes. Anthelme Hauchecorne est de ceux-là ; son dernier recueil de nouvelles, Punk’s Not Dead, vient le prouver avec brio. L’auteur, chroniqué par les bons soins de l’ami Philippe Goaz pour son roman Le Sidh (2013), trempe cette fois son talent dans le format court.

Placés sous le signe du fantastique, du surnaturel et de l’horreur dans ce qu’elle a de plus intime, les treize textes enfantés par l’écrivain exercent une réelle fascination. L’impression qui se dégage de ces nouvelles, c’est une poésie du glauque, magnifiquement baroque et déliquescente. Tout au long de la lecture, l’ambiance se montre poisseuse, enfumée, saturée d’une vibration électrique qui maintient sans faillir l’attention du lecteur de bout en bout. Les personnages attachants, souvent marginaux, se débattent avec leurs certitudes dans un monde qui leur échappe ou qu’ils réfutent de tout leur être. Ce cocktail Molotov détonnant repousse les limites du genre avec jubilation, sans oublier de distiller entre les lignes une charge féroce contre les dérives et travers du genre humain.
Avec un ton et un esprit aussi résolument punk dans le propos, Punk’s Not Dead n’a pas lassé de me plaire tout au long de la lecture. Seul reproche que je ferai dans cette chronique, c’est qu’à trop vouloir dépeindre une ambiance cradingue, sombre et crapuleuse l’auteur force des fois le trait à l’excès. Mais après tout, l’excès n’est-il pas l’une des mères nourricières du mouvement punk ?

Parmi tous les rejetons de l’enfer que Hauchecorne a été chercher dans ses abîmes personnels, Décembre aux Cendres, La Grâce du funambule et Le Roi d’Automne ont ma préférence. Cela étant dit, tous les textes sont d’une qualité exceptionnelle ; je me vois donc dans l’incapacité de crucifier sadiquement un texte fautif au fronton du site d’Outremonde. Chapeau bas à l’auteur pour la performance!

Pour ne rien gâcher, chaque nouvelle est accompagnée d’un Backstage, qui détaille l’origine du texte, mais aussi d’une illustration de Loïc Canavaggia. Le coup de crayon de l’artiste, véritable jeu d’ombre et de lumière en noir et blanc, m’a évoqué parfois les œuvres de Goya, revisitées version steampunk. Difficile de bouder son plaisir dans ces conditions, c’est le moins que je puisse dire…

Enfin, ami lecteur, amie lectrice, sache que l’intégralité des droits d’auteur du dit recueil sont reversés à l’association Sea Shepherd, dont l’action mérite d’être encouragée.

Certains textes sont déjà parus dans des anthologies ou des webzines. Peut-être même les avez-vous déjà lus d’ailleurs… Afin de vous repérer parmi ces vociférations d’amour aux littératures de l’imaginaire, voici un petit sommaire de ce qu’il y a à savourer :

  • DĂ©cembre aux cendres ; 2012, pour un appel Ă  textes des Ă©ditions Griffe d’Encre sur le thème du feu
  • Sarabande mĂ©canique ; 2012, Deuxième Prix Alain Le Bussy
  • No future ; 2012, Prix BienVenus sur Mars, sur le thème de la fin du monde
  • C.F.D.T. ; 2007, finaliste du Prix Merlin 2012
  • Sale petite peste ! ; 2012, texte parue dans l’anthologie Hommage Ă  Sir Terrence
  • Les gentlemen Ă  manivelle ; 2006
  • La guerre des Gaules ; 2012, pour un appel Ă  textes des Ă©ditions Griffe d’Encre sur le thème des diffĂ©rences.
  • Voodoo Doll ; Premier prix du concours de nouvelles 2012 de la ville de Parentis
  • De Profundis ; 2006, SpĂ©cial nouvelles n°1 de PhĂ©nix Mag, titre originel : Primal
  • La ballade d’Abrahel ; 2006, anthologie Contes et lĂ©gendes revisitĂ©es, parue aux Ă©ditions Parchemins et Traverses
  • Le buto atomique ; 2013, anthologie Zone Franche, L’Amicale des jeteurs de sorts
  • La grâce du funambule ; 2012, pour l’appel Ă  textes « Sur le fil » du prix PĂ©gase
  • Le Roi d’Automne ; 2013, anthologie En dessous aux Ă©ditions Parchemins et Traverses

Alors camarade, qu’attends-tu avant de te jeter dans la fosse pour aller pogoter ?

 Florent Salem

Pour réagir, échanger, c’est par ici !

Publié dans Recueils | Permalien |

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *