Les chroniques de Xin Tseu – la tour sarrasine – Xavier LauprĂŞtre

[rating=4]

Les chroniques de Xin Tseu – la tour sarrasine

Auteur : Xavier LauprĂŞtre
Éditeur : La Frémillerie
Format : 13,5 x 20 cm
190 pages
Prix :  18 €
ISBN : 978-2-35907-020-0

Médecin et général chinois, Xin Tseu, accompagné de sa fille Yu (ce qui signifie Jade), sauve la vie du forgeron Benoît. Ensemble, ils se rendent au château de Louvigny. En fait, Xin est à la recherche de manuscrits rares qui auraient été ramenés de terre sainte. Manuscrits eux-mêmes convoités par de puissants et mystérieux ennemis.

Aidé dans cette quête par le jeune Tancrède de Louvigny, Balbec, l’abbé Eustache, Magloire, le bandit repenti, Xin et sa fille nous emmènent dans la Bourgogne du XIIe siècle… leurs pérégrinations seront faîtes de bien de surprises, d’une chasse au trésor, de rencontres dangereuses et d’autres plus spirituelles.

Ainsi, ce roman se caractérise par un côté picaresque assez captivant (avec son lot de rebondissements, sa quête, ses coups de théâtre), des personnages haut en couleur, Xin Tseu en tête, mais surtout par un double voyage : au moyen-âge et, à travers le héros, en Chine. Cette relation, de prime abord, surprenante, voire même déconcertante, fonctionne très bien.

Xavier LauprĂŞtre sait rendre vivant ses personnages, notamment grâce aux dialogues, Ă  la curiositĂ©, aux Ă©changes qui s’établissent entre eux. Les situations sont Ă©galement traitĂ©es de manière vivantes… malgrĂ©, parfois, un cĂ´tĂ© too much. Je pense notamment Ă  la manière dont Yu triomphe si aisĂ©ment de plusieurs adversaires. En cela certaines scènes du roman ont un cĂ´tĂ© cinĂ©matographique Ă  la Shaw Brothers, je pense aux films Wu-Xia Pian (« films  de sabres chinois ») de Chang Cheh ou de Liu Chia-liang. L’écriture de l’auteur, Ă  la fois incisive et fluide, permet d’autant plus ce rapprochement. Or, malgrĂ© l’étirement dans le temps (ce court roman se dĂ©roule sur plusieurs annĂ©es), il y a une rapiditĂ© qui rend la lecture agrĂ©able, mĂŞme lorsque des Ă©vĂ©nements graves ou terribles sont relatĂ©s. On est comme empli de la sagesse orientale que distille Xin Tseu. C’est un des autres Ă©lĂ©ments qui m’a sĂ©duit dans ce roman, ce renvoi constant Ă  la philosophie ou sagesse extrĂŞme-orientale. Le pari – marier la Chine et le moyen-âge europĂ©en – me semblait risquĂ©, mais l’auteur le rĂ©ussit avec brio et mĂŞme avec un certain charme.

Toutefois, on peut regretter que certaines scènes ou événements soient justement traités trop rapidement. De même, on pourra considérer certains rebondissements quelque peu exagérés et ne pas toujours suivre l’auteur dans certains partis-pris. Mais, dans l’ensemble, ce roman est une découverte réjouissante et rien que pour cela, j’en conseille la lecture.

Pour discuter du roman ou de la critique

Publié dans Romans | Permalien |

Ă€ propos de Aede

Créateur d'OutreMonde, admin, auteur et illustrateur.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *