Eclats de rêves n°17

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Eclats de rêves n°17
Assis au bord du monde
49 pages
4 euros

Eclats de rêves nous surprend dès le début : la couverture de Jonatan Iversen-Ejve montre, en toute simplicité, un aigle installé sur un nid perché en haut d’un promontoire rocheux. Cet aigle n’est pas banal car il écoute de la musique d’un ipod et regarde étrangement l’horizon. Que voit-il ? Qu’entend t-il ? Ces questions sont exactement celles que le lecteur se pose quand il a le fanzine entre les mains car le thème Assis au bord du monde a de quoi donner le vertige. C’est avec originalité et diversité que les auteurs de ce numéro 17 se sont penchés sur ce sujet et vous livrent des réponses. Ne croyez pas que les limites du monde soient si éloignées de vous …

La première nouvelle, Bord du monde (Oros kosmoi) de Philippe Guillaut, nous plonge dans une fantaisie helléno-himalayenne. L’histoire se passe dans l’antiquité grecque, peu après la disparition du grand Alexandre et de ses rêves de conquête et de découverte. Le héros, un soldat, nostalgique et ivre de gloire ancienne, s’enfonce dans de nouvelles contrées à la recherche des portes du monde où il pense trouver des trésors inimaginables. Cette nouvelle nous entraine dans un voyage étonnant et nous fait découvrir le meilleur chemin permettant  d’atteindre les vraies limites du monde.

Starside de Coralie Berhault surprend non seulement par sa forme mais aussi par sa beauté. Il s’agit d’un poème composé de quatrains en rimes croisées dont la musicalité est aussi intrigante que cette femme, assise au bord du monde, regardant la pluie et le sang se mêler.

E-Traym nous embarque ensuite avec Le disque, la chaise et l’électrophone dans le sommeil, le rêve, le cauchemar, l’au-delà du bord du monde … Avec le personnage principal, nous tombons dans le vide qui prolonge les rebords du monde et nous découvrons avec étonnement qu’il y a beaucoup plus de choses que l’on ne pourrait croire.

Libre ! de François-Xavier Bornes franchit également le pas et pousse son héros à aller voir ce qu’il y a après les limites du monde. Une nouvelle courte bien menée dont le chute, inattendue, ne manquera pas de marquer le lecteur.

La nouvelle d’Anthelme Hauchecorne, intitulée Les brumes, raconte l’histoire d’une jeune femme, Léna, habitant la ville d’Ys dont la particularité est qu’elle est entourée de toute part de brumes épaisses, étranges et infranchissables. Le mystère rode dans cette nouvelle, autant dans l’esprit de Lena, partie à la recherche d’une herbe fertilisante qui lui permettra d’avoir des enfants, et le lecteur, rongé par la curiosité de découvrir ce qu’il y a au-delà des brumes. Avec Léna, nous entrons au cÅ“ur de l’inconnu et l’on y est content.

Platitude de Nicolas Chapperon revisite la théorie de la forme de la terre. Traité avec humour, cette nouvelle, décrit l’aventure d’un magicien parti explorer les confins du monde pour démontrer que la terre est ronde. Qu’elle sera sa surprise quand il arrivera au bord du monde …

Timothée Rey termine le fanzine avec En attendant la concordance de phase. Cette nouvelle est tout à fait originale car il s’agit, en réalité, d’une pièce de théâtre ! Maîtrisée et bien menée, cette pièce met en scène deux individus, assis sur le rebord d’un trottoir, discutant et attendant quelque chose. La vision du bord du monde est tout à fait remarquable c’est pourquoi je n’en dirais pas plus. Un coup de cœur.

Les illustrations en noir et blanc des différentes nouvelles sont recherchées et très proches des textes. Elles rendent l’ensemble agréable à lire et à regarder. Les deux dernières pages du fanzine présentent même divers dessins tels un mur d’exposition ou les graffitis d’un mur.

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