Des Choses Fragiles – Neil Gaiman

[rating=5]

Des Choses Fragiles

Auteur : Neil Gaiman (traduction de Michel Pagel)
Au Diable Vauvert, 2009 (traduction), 2006 (Ă©dition originale)
491 pages
22 euros
ISBN: 978-2-84626-147-0

Dans une Angleterre Victorienne oĂą les personnages de Conan Doyle cĂ´toient les Grands Anciens de H.P. Lovecraft, un mystĂ©rieux criminel assassine un haut dignitaire Ă©tranger en visite. Un auteur de romans cherche dĂ©sespĂ©rĂ©ment l’inspiration dans un univers outrageusement gothique. RĂ©unis autour d’un feu de camp, les mois de l’annĂ©e se racontent des histoires. Un groupe de gastronomes avertis rĂ©alisent qu’ils se sont rĂ©galĂ©s de toutes les nourritures possibles… ou presque. En rencontrant un ami perdu de vue depuis longtemps, un homme est confrontĂ© Ă  une Ă©trange forme de vampirisme. Ce ne sont pas moins d’une trentaine de nouvelles, de courts textes et de poèmes qui sont rĂ©unis dans cet ouvrage, incluant  Le Monarque de la VallĂ©e  une novella qui fait suite Ă  American Gods et dans laquelle on retrouve Mr Ombre, son personnage principal.

Je vais ĂŞtre franc avec vous (et d’ailleurs, je ne m’en suis jamais cachĂ©), je suis un fan absolument de Neil Gaiman et de son Ă©criture si intelligente et si particulière. J’avais lu le prĂ©sent recueil en VO et c’est avec une joie non dissimulĂ©e que je l’ai relu en VF. Dans ce livre, on trouve une quantitĂ© impressionnante de textes. La plupart sont du « pur Gaiman » avec un style et des tournures qui Ă©voquent irrĂ©sistiblement Sandman ou Anansi Boys dans ce qu’ils peuvent avoir de plus fascinant (ou d’agaçant diront certains). Comprenez par lĂ  que Gaiman aime souvent conclure sur des fins Ă©nigmatiques qui laissent le lecteur dans l’expectative (un reproche qui est souvent faite Ă  American Gods). On apprĂ©cie ou non, c’est selon. Au niveau de la quantitĂ©, il y a du lourd (une trentaine de textes), mais la qualitĂ© est lĂ  aussi (plusieurs nouvelles ont Ă©tĂ© primĂ©es) mĂŞme si le recueil est un peu en dessous de l’excellentissime Miroirs et FumĂ©es.

Quelques mots sur certains textes qui me semblent parmi les plus marquants. Je ne peux m’empĂŞcher de citer Une Étude En Vert (traduction de A Study In Emerald) dont la rĂ©fĂ©rence Ă  A Study In Scarlett (la première histoire montrant Sherlock Holmes) est Ă©vidente et qui montre comment l’univers de Conan Doyle et celui de H.P. Lovecraft se mĂ©langent avec bonheur. Un texte tout simplement remarquable, intelligent et subtil comme on en voit rarement. Les Épouses Interdites Des Esclaves Sans Visage Dans le Manoir Secret De La Nuit Du DĂ©sir Redoutable rĂ©ussit, outre l’exploit d’avoir l’un des titres les plus longs de la littĂ©rature de l’imaginaire, Ă  montrer un Ă©crivain dans les affres de la conception artistique, tout en Ă©gratignant au passage avec beaucoup d’humour l’iconographie gothique. Dans Comment Parler Aux Filles Pendant Les FĂŞtes, deux jeunes gens dĂ©couvrent un programme d’Ă©change scolaire un peu particulier. Et enfin, Le Monarque De La VallĂ©e fait suite Ă  American Gods tout en s’offrant un cross-over avec la nouvelle Souvenirs et TrĂ©sors (Ă©galement dans le recueil) dont on retrouve les dĂ©plaisants personnages de Mr Alice et Mr Smith.
En bref, un pur moment de bonheur typiquement gaimanien dont il serait vraiment dommage de se priver et dans lequel les fans de Gaiman (et les autres aussi) sauront trouver leur bonheur.

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