Borderline n°11

[rating=3]

Borderline n°11
Association catharsis
38 pages
4 euros

Sortez les tronçonneuses, les hordes de zombies déferlent sur Borderline 11. Au programme, six textes dédiés aux créatures trébuchantes du Z World.

Ça démarre très fort avec la nouvelle de Daniel G. Keohane « Deux poissons pour nourrir les foules ». L’ambiance mixe Je suis une légende à Left 4 Dead. Dans un Boston désert, l’auteur met en scène un « infecté spécial » baptisé le Coureur, créature sublime tout en angle, aux stridences de sirène. Ce monstre charismatique mène dans son sillage un troupeau de Traînards, des centaines de zombies stupides et opiniâtres. La cause de l’épidémie n’est pas esquivée. Bien au contraire, D.G. Keohane esquisse un complot sordide et terrifiant, dont la télévision est le principal instrument. Cette nouvelle est LA grosse réussite de ce numéro.

« Demain les morts » de Maxime le Dain relève le difficile pari de passer après la nouvelle de Keohane. C’est un essai très malin, dont le narrateur est un zombie, dissertant sur son peuple et sur l’humanité. C’est bien écrit, documenté et passionnant.

Plus tard, Alexis Algoud propose également une nouvelle aux forts accents d’essai « memo Zombie n°L29-49B ». La forme est un peu moins originale que dans le brillant exposé de Maxime Le Dain, cependant elle offre un agréable moment de lecture.

Si la nouvelle « Je vous offre du rêve » signée Iksé est sympathique, elle joue un peu trop sur le cliché « la télé, c’est le mal » à mon goût. La fin est prévisible, mais le tout se lit sans déplaisir. La description du premier zombi est, entre autres, un florilège de dégueulasse, particulièrement croustillant.

« Opération abattoir » de Dan B. Ronelli est construit en patchwork : dossier, lettre, dépêches AFP, retranscription de conversations téléphoniques, s’enchaînent au service d’une histoire un peu convenue. Cependant, la forme est originale et bien dans le ton « zombi story », avec un focus sur la réaction des autorités.

« Troisième provinciale » enfin, de David Miserque, fleure bon la DH. L’ambiance des championnats de football amateur est retranscrite avec efficacité et tendresse ; les personnages sont bien brossés. C’est un texte drôle, à l’humour forcément très noir, une petite gourmandise, pour boucler sur une note plus légère, cet excellent numéro de Borderline.

Publié dans Revues - Fanzines | Permalien |

À propos de Arya

Chroniqueuse et auteur

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