Les six druides et la venue des chevaliers – F.B. Vincent

[rating=3]

Les six druides et la venue des chevaliers

Tome 4 du cycle
Auteur: Vincent F.B.
Editeur : Les éditions de la Frémillerie
399 pages
Format : 14 x 20 cm
ISBN : 978-2-35907-021-7
Prix : 20€

Suite à la rupture de la Prophétie, le Bien et le Mal doivent s’affronter pour la maitrise de l’univers. De chaque côté les deux camps préparent leurs forces, visant l’annihilation totale de l’autre. Tandis que le seigneur des ténèbres invoque les quatre cavaliers de l’apocalypse, Arthur réunit autour de lui les chevaliers de la table ronde réincarnés… Surgis du passé, les anciens adversaires se dressent pour combattre, fourbissant leurs armes et préparant leurs plans pour la guerre à venir.

Il est ainsi donc venu le temps du quatrième tome du cycle des Six druides, accompagné du fracas des souvenirs des précédents épisodes. J’avouerai que j’attendais l’ouvrage avec circonspection, puis l’ai ouvert presque avec crainte tant l’échec du troisième m’avait laissé abasourdi. A dire vrai, je croyais le cycle irrécupérable à moins d’un miracle.
Or, il semblerait qu’il ait bel et bien eu lieu, au moins en partie.

La plume de F.B. Vincent, si elle reste très – trop – épurée, voire minimaliste, n’écorche désormais plus les yeux par ses accords imparfait/passé simple, bien que quelques erreurs parsèment encore le texte. Ne serait-ce que cela suffit à illuminer cette chronique, tant le massacre était atroce précédemment. Chapeau bas à l’auteur pour l’effort, ne manque plus qu’un dernier coup de collier supplémentaire.
L’intrigue simpliste a retrouvé également de la substance et parvient à nouveau à susciter de l’intérêt à la lecture. Certes, le scénario est linéaire et prévisible du début à la fin, mais au moins on prend assez plaisir à le suivre pour avoir envie de tourner la page. Quelques rebondissements viennent émailler l’histoire, peu bouleversants, cependant ils permettent de donner du relief à l’ensemble.
Les personnages aussi ont retrouvé un semblant de personnalité individuelle, ce qui permet de dynamiser l’intrigue (d’autant que le roman développe des préparatifs de guerre, il y en avait bien besoin car ça bouge peu!). Le doute les effleure parfois, petite nuance supplémentaire qui gagnerait à être plus poussée. L’hésitation ne fait en effet que caresser gentiment les protagonistes, où est donc la torture psychologique de la perspective d’un échec, surtout que maintenant la prophétie initiale ne règle plus tout comme du papier à musique ?

Toutefois, en marge de ses améliorations, Vincent F.B. persiste et signe dans certains tics d’écriture. Cesser d’utiliser des occurrences de ‘comprendre’ ou ‘compréhension’ à tout bout de champs permettrait d’offrir une nouvelle dimension à sa production.
En effet, le roman en est surchargé, souvent dans des scènes où c’est surfait. Le meilleur exemple se trouve p158 : « L’homme sortit de sa berline, ferma la porte et appuya sur sa clef. Une nouvelle fois, un son venant de la voiture résonna suivi d’un clignotement des phares. L’homme rangea alors sa clef dans sa poche comprenant qu’il venait de verrouiller sa voiture. » Quand certaines choses sont faites dans un but précis et n’ont pas besoin d’être expliquées, la compréhension n’était-elle pas déjà là au départ, ou est-ce ma mauvaise foi de chroniqueur qui sévit? Qu’il s’agisse de clefs, de sentiments, peu importe, le principe est toujours valable, aussi inutile de s’étendre sur ce qui n’a pas lieu d’être.
De même, il importe de continuer à baisser le nombre de descriptions des personnages et de leurs vêtements – c’est en bonne voie depuis le premier tome, mais ce n’est pas encore ça. Ils ne changent pas de tenues (en fantasy, on ne fait pas de lessive, c’est bien connu), donc inutile de rabâcher au lecteur la même sentence pour raconter l’arrivée de quelqu’un…

En bref, un bel effort de la part de l’auteur, qui doit persévérer dans cette voie. C’est pas encore parfait, ça manque toujours de peps, mais la fin du cycle se profile de meilleure manière que le début. Et c’est déjà une belle promesse que Vincent F.B. nous fait là.

Pour discuter ou débattre du roman, c’est ici.

Publié dans Romans | Permalien |

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