La Pucelle de Diable-Vert – Paul Beorn

[rating=4]

La pucelle de Diable-Vert Tome 1 et 2
Editeur : Mnémos
Tome 1: La perle et l’Enfant. 240 pages
Isbn : 978-2-35408-091-4
Tome 2 : Le Hussard amoureux. 256 pages
Isbn : 978-2-35408-100-3
Prix: 18 €

JĂ©hanne est une Rouge, un soldat du Bailli, et ses origines plutĂ´t modestes lui valent de s’appuyer sur un solide bon sens. C’est peut-ĂŞtre ce mĂŞme bon sens qui la rend si peu sensible Ă  la magie, alors que celle-ci semble envahir le Royaume. Tout le monde veut aller Ă  Diable-Vert, cette citĂ© pauvre des confins destinĂ©e il y a peu Ă  un oubli complet.

Lorsqu’on lui demande d’aller enquĂŞter sur la nature du mystĂ©rieux phĂ©nomène, Jehanne se retrouve plongĂ©e au cĹ“ur d’une situation qui la dĂ©passe. Dans un monde en guerre oĂą les hommes semblent devenus fous, elle n’a pour garder les pieds sur terre que sa morale simple, une perle aussi bavarde qu’impertinente Ă  son oreille et un bĂ©bĂ© dans les langes qui attire d’Ă©tranges convoitises.

Avec ce roman,, en deux volumes, on aborde une fantasy , d’une genre « conte Ă©pique », originale par son style mais aussi par son hĂ©roĂŻne qui n’a pas de gros biscotos et ne lance pas des Ă©clairs sur ses adversaires. C’est une jeune fille simple, pleine de bon sens et qui ne se laisse pas mener par le bout du nez. Les rĂ©fĂ©rences Ă  Jeanne d’Arc sont d’ailleurs vraiment très lointaines, ce qui n’est pas plus mal. JĂ©hanne est un beau personnage ,Ă©mouvant, bien abouti. Et puis il y a la fameuse perle et son pĂ©gasier enfermĂ© dedans. C’est la très bonne idĂ©e de l’auteur. Cela dynamise les dialogues, ça donne une touche d’humour bienvenue dans une histoire finalement assez sombre. La singularitĂ© du roman vient aussi de la motivation de JĂ©hanne: pas d’Ă©pĂ©e, d’anneau ou de sceptre magique Ă  retrouver, non, c’est l’amour pour son bĂ©bĂ© qui la motive . C’est beau non ?

Le style est lĂ©ger , parfois trop, car il y a des moments un peu confus, surtout dans les scènes d’action. Certains lecteurs seront peut ĂŞtre gĂŞnĂ©s par le fait que l’auteur utilise des tournures antiques , moi ça m’a  beaucoup amusĂ©. Le fait est que Paul Beorn est un excellent conteur. Dans le premier tome, La Perle et l’Enfant, j’ai bien aimĂ© toute la partie du roman qui se dĂ©roule Ă  Diable-Vert, on va de surprise en surprise. Plus loin, les scènes avec les hommes-pourris sont Ă©galement assez savoureuses.

Le second volume, Le Hussard Amoureux, reste dans le mĂŞme ton mais j’ai trouvĂ© qu’il y avait quelques coups de mous particulièrement dans les chapitres ou la perle n’intervient plus. Et puis… la fin est un poil frustrante mais je ne peux en dire plus.

C’est donc un bon premier roman de fantasy, assez original, qui se lit facilement, mais qui n’Ă©chappe pas Ă  quelques imperfections mineures. C’est un joli conte avec un magnifique personnage principal. Paul Beorn est un auteur qu’il faudra suivre. D’ailleurs, tout comme Syven, il fait partie du collectif Cocyclics qui, dĂ©cidĂ©ment, permet Ă  des Ă©crivains de l’imaginaire de se rĂ©aliser.

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Ă€ propos de Philippe Goaz

Chroniqueur et auteur SFFF

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