Contes de Crimes – Pierre Dubois

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Les contes de crimes

Auteur : Pierre Dubois
Gallimard, Folio n°4885
295 pages
ISBN:
978-2-07-036072-7

Vous connaissez tous les contes de fées. Mais saviez vous que Cendrillon avait été victime des pulsions lubriques d’un prince obsédé ? Que derrière Peter Pan se dissimulait l’ombre de Jack l’Éventreur ? Que le Petit Chaperon Rouge, sous ses allures d’innocente enfant, cachait une âme sombre et machiavélique ? Ce ne sont pas moins de 10 contes revisités, 10 histoires de crimes dans lesquels l’innocence des histoires enfantines côtoient la plus terrible noirceur que renferme ce livre.

La vie de chroniqueur pour le compte d’OutreMonde m’avait jusqu’alors semblé aussi douce et innocente qu’un épisode des Bisounours et à peu près aussi violente que les paroles d’une chanson de Chantal Goya. Comprenez-moi : je n’avais jamais eu à faire de « méchantes critiques » car j’avais apprécié chaque livre que j’avais lu depuis que les (inconscients) webmaster du site m’avait offert cette tribune pour faire mon intéressant dès que j’avais fini de lire un livre. Mais une question existentielle me taraudait l’âme : qu’allait-il se passer quand je détesterai vraiment un bouquin ? Cette interrogation m’a perturbé presque autant que les conséquences des nominations dans une obscure real TV en forme de pantalonnade sud-africaine dont je tairais le nom (mais bon sang, qui sortira cette semaine : le lion, la girafe ou la pintade ????).
Heureusement, cette attente a pris fin car me voici en train de faire ma première chronique « langue de pute ». L’impossible s’est produit : j’ai trouvé un bouquin que j’ai détesté au dernier stade. L’auteur, Pierre Dubois, est un personnage aussi barbu que sympathique (si j’en crois les photos tirés du net) qui a plusieurs cordes à son arc (scénariste de BD, écrivain, conteur et féeologue réputé). Dans « Contes de crimes », en plus de faire un jeu de mot plutôt mauvais avec les « contes de Grimm », il s’amuse à mélanger les histoires de notre enfance avec des intrigues criminelles. Et là… C’est le drame car force est de constater que la mayonnaise ne prend pas. Plusieurs raisons à cela. Pour commencer, le style : à trop vouloir singer le rythme et le vocabulaire des contes, il produit un texte lourd, sirupeux et indigeste. Car il en va des tournures ampoulées comme de toutes les bonnes choses (le chocolat, les pâtisseries orientales et le dauphin mariné farci à la cervelle de bébé phoque), à trop en abuser, ça devient vite indigeste. Et là, je dois avouer que ma propre limite de lecteur a été atteinte dès la vingtième page (je crois que c’est l’expression « toufette fonfonière » qui a produit cet effet secondaire fâcheux). Au delà du style, on trouve une structure narrative exsangue et l’auteur donne le sentiment de jouer la ligne comme un Balzac millésimé. Mais surtout, l’idée de base ne fonctionne pas : tous le monde connait ces contes et leurs chutes. En faire des intrigues policières, sachant que le lecteur connaît tout de la trame, reviendrait à intituler un roman policier « c’est le majordome qui a tué » quand c’est précisément ce domestique qui est coupable. Les chutes des textes sont ainsi souvent très plates quand elles ne sont pas carrément bâclées en quelques lignes. En bref, un livre dont j’ai détesté chaque ligne et chaque phrase. Et c’est grand dommage, car on m’avait dit le plus grand bien de cet auteur et c’était avec joie que j’avais ouvert le bouquin. Un livre évitable donc. Et puis, si vous voulez lire une relecture de conte de fées, il y a l’excellente nouvelle « Neige, Verre et Pomme » de Neil Gaiman dans le recueil « Miroirs et Fumées ».

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Publié dans Polar - Thriller, Romans | Permalien |

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