Des Zombis et de leur nombre

Rédigé par : Groumphillator

« When there’s no more rooms in Hell, the Dead Will walk the Earth ».

( Dawn of the dead)

Ils rampent. Ils râlent. Ils ont faim. Rapidement, l’horreur vous prend aux tripes. Mais ce qui domine par dessus tout, c’est l’infâme odeur de putréfaction qui envahit insidieusement votre maison.

DĂ©finition baveuse :

Un Zombi est un mort sorti de sa tombe. Le nom « Zombi » est un mot d’origine Ă  la fois crĂ©ole, haitienne et africaine dĂ©signant un mort privĂ© d’âme esclave d’un sorcier.

MĂ©moires de Zombi :

Si le terme est inhĂ©rent aux croyances vaudou, l’une des premières fois oĂą l’on parle de morts se levant de leur tombe c’est en Roumanie Ă  l’époque mĂ©diĂ©vale. En effet, une lĂ©gende de cette Ă©poque parle de morts se relevant pour finir une tache jamais accomplie, ou pour se venger d’un assassin. On constatait des tombes ouvertes, les corps ayant disparus de celles-ci. Les habitants du coin parlèrent rapidement de « Wampyres ». Il est possible que cette rumeur fut une des sources d’inspiration de Bram Stocker pour son roman Dracula. NĂ©anmoins, un mythe Ă©tait nĂ©. Mais ce qui permet aux zombis de se diffĂ©rencier de leurs confrères aux dents longues, c’est bel et bien le vaudou.

Zombi et vaudou :

En effet, dans la religion vaudou, il existe une rumeur parlant de zombis. Les zombis sont censĂ©s ĂŞtre les victimes de prĂŞtres vaudou (appelĂ©s les houngans) qui les drogueraient, grâce Ă  un poison puissant que l’on retrouve dans le tĂ©traodon (poisson ballon). AdministrĂ©e par contact avec la peau, sous forme de poudre ou de liquide, cette drogue donnerait Ă  la victime toute l’apparence d’un mort par un arrĂŞt complet apparent de ses fonctions vitales, tandis que le sujet resterait conscient et continuerait d’entendre ce qui se passe autour de lui.
Selon les sources, le poison aurait un effet limitĂ© dans le temps ou pourrait ĂŞtre contrĂ© par un antidote. Le sorcier viendrait ainsi dĂ©terrer le corps de la victime et lui administrerait d’autres drogues hypnotiques, pour le rĂ©duire en esclavage.
Des Ă©tudes ont Ă©tĂ© menĂ©es sur le sujet par le docteur Wade Davis de l’universitĂ© de Harvard. On parle Ă©galement de victimes de zombification qui aurait pu tĂ©moigner de la chose. Tel n’est pas notre propos, nous nous intĂ©resserons aux zombis dans les Ĺ“uvres modernes.

C’est lors de l’occupation d’HaĂŻti par les États-Unis de 1915 Ă  1934 que le personnage du zombie a Ă©tĂ© introduit dans le patrimoine culturel amĂ©ricain. Rapidement on se nourrit de grands rĂ©cits Ă  son sujet.
Dans l’imagination populaire et les Ĺ“uvres fantastiques, le zombi est considĂ©rĂ© comme une crĂ©ature fantastique morte-vivante animĂ©e par des nĂ©cromanciens. En effet, la croyance haĂŻtienne concède aux sorciers un vrai pouvoir pour ressusciter les morts et les rendre esclaves. Selon cette mĂŞme croyance, le zombi est censĂ© se reconnaĂ®tre par les caractĂ©ristiques suivantes :
– il a le teint livide.
– il ne parle pas, mais Ă©met des gĂ©missements.
– il se nourrit de chair humaine.

La déferlante allait commencer.

Cheeseburger Zombi :

Depuis, le mythe du zombi a perdurĂ©, notamment grâce au cinĂ©ma dans un premier temps. En effet de nombreux films d’horreur ont pour thème les zombis. Mais c’est George A. Romero qui a le plus laissĂ© son empreinte par rapport Ă  ce thème, Ă  travers sa saga de zombies. C’est Ă©galement Romero qui, le premier, a donnĂ© une dimension politique Ă  la lĂ©gende. Dans ses films, les zombies reprĂ©sentent un « corps social uni » en opposition aux humains qui « basculent dans le cynisme et dans une brutalitĂ© destinĂ©e Ă  les prĂ©server ». Par ailleurs, il est important de noter que plusieurs films d’horreur ayant pour thème les zombies ont mis de cĂ´tĂ© l’aspect vaudou originel, prĂ©fĂ©rant une explication « rationnelle », comme une fuite de produits radioactifs.

Il est d’ailleurs amusant de constater les différents effets qui amènent a l’état de zombification dans les films :
– Une maladie.
– Une Contamination.
– Qu’il n’y ait plus de place en Enfer (Dawn of the Dead).
– La magie, voire mĂŞme l’action d’Alien (Undead).
Les cinéastes rivalisent d’imagination pour expliquer le mythe et à la notable exception de Shaun (héros de Shaun of the Dead), tous s’y intéressent.

Du cotĂ© des jeux vidĂ©o, des sĂ©ries comme Resident Evil et The House of the Dead ont rĂ©utilisĂ© le thème du zombie, l’installant ainsi dans le paysage vidĂ©o-ludique. Les jeux vidĂ©o mettent en scène des zombies le plus souvent sous forme d’ennemis (Zombies ate my neighbors, Resident evil) Ă  combattre mais aussi de hĂ©ros Ă  diriger (Stubb the zombie). On peut aussi citer Dead Rising dont la situation initiale (un groupe de survivants enfermĂ©s dans un centre commercial) est très probablement inspirĂ©e du film Zombie (Dawn of the Dead) de George A. Romero. De toute façon, l’impact de la saga de Romero est tel qu’aucun jeu vidĂ©o ne peut se vanter de ne pas s’en inspirer. Au contraire, certains lui rendent mĂŞme hommage, en dĂ©roulant les actions des joueurs dans les dĂ©cors des films (Resident Evil 1)
Les jeux de société ne sont pas en reste concernant les zombies et proposent des jeux de plateau, très appréciés par la communauté ludique, où les joueurs se retrouvent encerclés par des zombies. (Zombies, La Mort Aux trousses).
De même que les jeux de rôle, puisque dès Donjons & Dragons, les zombies sont partis intégrante de l’univers. Apothéose totale de ce fait, le jeu français Zombies ou les jeux américains cultes Deadlands et surtout All Flesh Must Be Eaten font des zombies le pivot central de l’univers.


On trouve Ă©galement des zombis dans le jeu de cartes Ă  collectionner pour enfants Yu-Gi-Oh!. C’est une catĂ©gorie de monstres du duel de monstres. Au niveau des enfants, citons Ă©galement les dessins animĂ©s Scooby-doo ou encore Martin Mystères qui mettent frĂ©quemment les HĂ©ros face Ă  des zombies. Et que dire de la sĂ©rie Ă  succĂ©s Marvel Zombis, mettant en scène les hĂ©ros Marvel (Spider-man, Dardevil et consorts) zombifiĂ©s dans un monde Ă  l’agonie ?

Les tirages (et les re-tirages spéciaux) ont été rapidement épuisés, et sont déjà introuvables…

Maman ! Papa m’a (encore) mordu :

Here we come. Here we are. The livings-dead superstars. (Zombie Girl)

C’est bien beau, mais qu’est ce qui nous attire tant chez les zombis ?

Leur inertie ? Leur automatisme ? Certains avancent une explication simple : Les zombis nous renvoient notre image sans ambages. A l’image des zombis de Romero, faisant machinalement leurs achats en grande surface, le mode de vie occidental a fait de nous des morts-vivants ! Cette image est si répandue que des activistes n’hésitent plus à la prendre au pied de la lettre. Déguisés en zombies, ils défilent chaque année dans les villes américaines à l’occasion du Zombie Mob Day. Une manière puérile mais simple d’exprimer son rejet de l’ « american way of life ».

Plus prosaïquement, ils expriment également la volonté inconsciente de l’homme de croire bêtement que la mort n’est pas la solution finale à tout. Qu’il existe peut-être quelque chose après. Mais quoi ?
Dans l’incertitude, le zombi s’égare…

Dès lors, rien n’échappe à l’invasion des morts-vivants. Cinéma, musique, jeux vidéo, littérature, publicité, télévision. Même la mode fait sienne la mouvance zombiesque (Eastpak a fièrement affiché récemment des amants zombis sur ses publicités). Les zombis sont devenus fashion. On les apprécie pour ce qu’ils nous renvoient dans la tronche.

Ils rampent. Ils râlent. Ils ont faim. Rapidement, l’horreur vous prend aux tripes. Mais ce qui domine par-dessus tout, c’est l’infâme odeur de putréfaction qui envahit insidieusement votre maison. Ils viennent et ils ont faim…

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Ă€ propos de Dulkera

Webmestre d'OutreMonde. Auteure et illustratrice.

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